Art & Architecture

article | Temps de Lecture5 min

L'architecture du château

Accédez à un monde à part…rempli de mystère, grâce à l’architecture extraordinaire du château de Haroué !

La dimension symbolique du château

La construction du château de Haroué dure 9 ans, de 1720 à 1729.

Tout le génie de l’architecte Germain Boffrand consiste d’abord à utiliser ce qui restait de l’ancien château pour reconstruire Haroué.

Ce dernier se sert des fondations et conserve le plan en U de l’ancien château, ainsi que les douves et les tours. En effet, ces symboles restent, même au XVIIIème siècle, la marque du pouvoir seigneurial.

Le château se lit par ailleurs comme un calendrier, un symbole du temps qui s’écoule... 

Il possède : 

  • 365 fenêtres (pour les jours), 
  • 52 cheminées (pour les semaines), 
  • 12 tours et tourelles (pour les mois) 
  •  4 ponts franchissant les douves (pour les saisons).

Enfin, pour ceux qui aiment les chiffres : si l’on mettait à plat la toiture du château, elle couvrirait une superficie de 1,3 hectares !

Une des cinquante cheminées du château

© Colombe Clier / Centre des monuments nationaux

Un décor extérieur digne des plus grands !

La décoration extérieure a été en grande partie confiée à d'éminents artistes lorrains.

La statuaire

Œuvre de Barthélémy Guibal (1699-1757) à qui l’on doit les fontaines de Neptune et d’Amphitrite qui ornent la place Stanislas à Nancy, il est l’auteur des 6 groupes d’enfants situés à l’extérieur du château de Haroué (4 sur le pont, côté nord, et 2 sur la terrasse sud, côté parc).

Savez-vous qu’à l’origine, ces statues ne devaient pas se trouver ici ? 

Commandées à l'origine par Stanislas Leszczynski pour orner la place de la Carrière à Nancy, elles sont finalement jugées trop petites par ce dernier. Le prince Marc de Beauvau-Craon en fit donc l'acquisition pour son château Lorrain. 

Groupe sculpté de la terrasse du jardin à la française

© Colombe Clier / Centre des monuments nationaux

Les ferronneries

Les ferronneries du château, et notamment les grilles d’entrée surmontées des armoiries du prince et de la princesse, ont longtemps été attribuées au célèbre ferronnier lorrain, Jean Lamour (1698-1771), auteur des magnifiques grilles de la place Stanislas à Nancy.

Ses premières œuvres sont les garde-corps des terrasses latérales. Au début de sa carrière, sa manière, héritée de l'art de la fin de règne de Louis XIV, était encore très sobre... bien différente des décors foisonnants et asymétriques qu'il réalise par la suite pour Stanislas !

Château de Haroué, façade de l'aile ouest donnant sur la cour d'honneur

© Colombe Clier / Centre des monuments nationaux

Le jardin à la française

Côté parc, le prince Marc de Beauvau-Craon sollicite Louis Ferdinand de Nesle, à qui l’on doit les jardins du château de Lunéville. À Haroué, De Nesle dessine un parc d’une quinzaine d’hectares environ dont un verger. 

Cependant, les jardins de Haroué ne sont achevés que dans les années 1950 ! Pourquoi ? Le prince Marc de Beauvau-Craon décide de créer un  parterre à la française devant la façade sud du château. Le parti pris est simple : un grand tapis vert ponctué de charmilles !

Le jardin à la française avec le château en arrière fond

© Colombe Clier / Centre des monuments nationaux